Elle le sent la retenir et pourtant elle a envie de fuir. Elle n'a pas envie de rester là, de le sentir si proche d'elle. Mais ses doigts se glissent pourtant à ceux qu'on lui tend. Se raccrocher à quelque chose, même si elle est folle d'esperer. Jonathan est un briseur de coeur, Justine est même la première à le reconnaitre. Jamais la jeune femme ne la laissera aller avec lui. Pas par égoïsme, la sorcière est loin d'être ainsi. Mais pour la proteger de ce dont le peintre est capable. Car Justine l'a si bien dit : "Tu n'as pas en plus besoin d'avoir le coeur brisé". Et pourtant Jane a envie. Envie d'essayé, envie d'esperer. Car son coeur a toujours battu pour des causes aussi stupides qu'éphémère qui duraient pourtant une éternité dans son esprit.

"qu'j'ai envie d'aller plus loin avec une femme". Comment son coeur ne peut pas hurler dans sa poitrine ? Comment elle peut soutenir son regard ? Elle le fait pourtant, de l'espoir plein ses iris bleutés. Il lui brisera peut-être le coeur. Mais au moins elle aura aimé. Pour quelques jours ou l'éternité, elle ne le sait. Mais au moins, elle pourra se perdre dans un rêve. Elle veut y croire aux mots qu'il lui offre. Elle veut y croire à une relation véritablement stable, loin de ce qu'elle est dans les ombres qui s'entourent autour d'elle. Elle ferme les yeux, une seconde, un sourire triste sur les lèvres. S'il savait l'entière vérité, il ne viendrait pas de la sorte. Jonathan ne l'a vu qu'en compagnie de Justine, quand enfin elle rit, quand enfin elle semble heureuse. Quand brille sur ses lèvres un sourire qui n'existe pourtant que si peu.

Elle a envie qu'il l'embrasse. Encore; De gouter à nouveau au parfum de ses lèvres, d'aimer l'odeur de sa peau. Elle a envie qu'il la prenne contre elle, qu'il lui face découvrir pour de bon ce qu'est l'amour. Elle se fiche de Justine, de ce qu'ils ont fait, du lit qu'elle a si souvent entendu grincer sous leurs étreintes. Elle veut tout oublier. Juste rester avec lui, juste apprendre à aimer. Juste s'envoler pour de bon. Alors elle ne fuit pas et, lorsqu'il lui ouvre ses bras, elle y trouve refuge comme elle ne l'a jamais fait. Elle pose sa tête dans le creux de son cou, inspirant son odeur rassurante. Son coeur explose, un peu plus mais peu lui importe. Elle veut l'aimer. Et si ses sentiments sont réciproques, elle refuse de partir.

Justine ne voudra pas qu'il se passe la moindre chose. Elle sait la réputation que tu as et... elle me dit trop fragile pour survivre au moindre mal.

Jane ne veut pas qu'on la voit ainsi et pourtant elle sait qu'au plus profond, sa meilleure amie à raison. Les quelques marques qu'il reste sur ses avants bras veulent tout dire. Même si elle le cache avec du sang de vampire, elle ne peut s'empêcher de les ressentir dans sa chair. Tout comme elle ne peut se passer de l'étreinte rassurante de la drogue. Jonathan ne sait pas tout. Jonathan ne sait rien. Rien d'autre que les sentiments qu'elle lui a envoyé au visage.

Qu'est ce qu'il va se passer alors ? On attends qu'elle rentre ?

Et subir cette tension qui reigne entre eux, sans se sauter dessus. Car Jane le sait. Elle n'arrivera sûrement pas à faire l'amour avec le peintre. Mais elle veut essayer. Elle veut sentir ses caresses sur sa peau blanche. Pour essayer de laver son corps de toute l'horreur qui ne le possède que trop souvent.

Jane vient se blottir dans ses bras, comme il l’a tant espéré. Il l'enlace alors, jouant un rôle de rempare contre tout ce qui se trouve autour d'eux. Un bouclier, beaucoup trop friable dans ce monde. Jon sait très bien qu'il ne peut rien contre les créatures qui rodent, nuit et jour. Si seulement il savait ce que subissait Jane, si seulement il connaissait les détails de son travail. Quelle genre de conneries serait-il capable de faire? Beaucoup certainement. De celles qui lui coûteraient la vie.
Un sourire s'affiche sur les lèvres du brun alors qu'elle parle de sa réputation. Gamin et plutôt prétentieux, il s'en montre fière. Toutefois, l'esprit de Jon grandit et il sent naître au plus profond de son cœur des regrets. Il aura profité de sa jeunesse, c'est certain. Mais finira t-il sa vie seul? Sans n'avoir jamais connu le véritable amour? Voila pourquoi il veut tenter sa chance avec Jane. Parce qu'avec elle c'est différent.

« Et en prenant uniquement compte de cette réputation elle aura raison. Du point d'vue d'une femme faut dire qu'elle est a chié... enfin, dans un sens pas dans un autre. » Lance t-il malicieusement. En bon français de souche, et malgré le cœur brisé, les femmes qui sont passés dans son lit ne nient pas. Elles n'ont pas été déçu, bien au contraire. Un véritable Don Juan. « Mais Justine connait aussi mon honnêteté. Je n'lui ai jamais mentis. J'la convaincrais qu'les gens changent et... j'ai envie de changer, pour toi. » Ajoute t-il, sincère et tendre.

Puis ses yeux s’écarquillent. Sans toutefois la lâcher, Jon se recule légèrement pour pouvoir la regarder. Il la regarde alors, quelque peu incrédule.

« Tu pensais que... » Un baisé voulait-il forcement dire passer à l'acte? Et en a t-elle envie? Le cœur du brun s'emballe dans sa poitrine, pour faire pulser encore plus fort son sang dans ses veines. Alors il sourit, amusé et attendris. « Woh. C'est pas l'envie qui m'en manque mais... ça n'irait pas un peu trop vite pour toi? » Demande t-il.

Il la regarde, partagé entre l'envie de lui sauter dessus et le désir d'attendre. Attendre, c'est une chose qu'il n'a jamais faites. Quand il a l'occasion, et si la jeune femme lui plait, Jon n'hésite pas mais là. Là c'est rapide. Trop rapide. Il aimerait pouvoir la séduire, il aimerait pouvoir la faire sourire et rire. Il aimerait pouvoir la rendre heureuse avant de passer à l'étape suivante. Etape dont-il rêve irrémédiablement. Mais étape fatidique dans un couple, il ne peut pas rater ça.

Changer. Piur elle, uniquement pour elle. Jane ne sourit pas vraiment, habituée aux promesses qu'on ne tient jamais. Et pourtant, cette promesse elle y croit. Qu'importe son coeur qui finira sûrement brisé, qu'importe ce que pense Justine. Une fois de plus, elle a envie de faire confiance. Jonathan a toujours été sympathique quand il venait ici. Plus qu'un simple sexe friend de la blonde, il est devenu un véritable ami des deux colocataires et Jane ne compte plus le nombre de soirée qu'ils ont passé ensemble, à refaire le monde autour d'une bouteille de vin qui devenait rapidement double voir triple. Il a toujours été comme un grand frère protecteur, veillant sur les deux filles sous les rires des autres. Parce que oui, pour tout le monde, il couchait avec Justine & Jane. Après tout, quel homme aurait dit non au plaisir des deux demoiselles aussi différentes que semblables ? Mais jamais il n'a eu un geste déplacé, malgré les sentiments si bien cachés de Jane. Jamais, en public, il n'a embrassé Justine. Elle n'est pas sa petite amie et, malgré quelque geste qu'il ne se serait pas permit avec Jane, il s'est toujours comporté de la même manière avec les deux; A la grande différence qu'il couchait avec la blonde. De toute façon, Justine a toujours eu les hommes qu'elle voulait, emplie de ce charisme qui les fait tous tomber. Jane aurait aimé apprendre. Elle sait seulement danser, danser jusqu'à les faire la désirer à en avoir mal. Puis se mettre nue, écarter les jambes et les ammener jusqu'à leur jouissance. Toujours contre de l'argent. Jamais pour son propre plaisir. On ne fait jouïr les prostitués. Elles ne le veulent pas;

Lorsqu'il s'éloigne, la question sur ses lèvres surprends Jane. Ils ne se sont pas compris, pas vraiment. Elle rougit, immédiatement. Voilà qu'une fois de plus, ses mots prêtent à confusion. Avec son visage tout rouge et ses yeux légèrement baissés, la jeune femme semble encore plus jeune que d'habitude. Si son corps est celui d'une femme, ses joues ne mentent pas. Aux Etat-Unis, elle est encore mineure.

Mais je... Je Elle begaille. Voilà longtemps que cela ne lui était pas arrivé. C'est pas ça que j'voulais dire. Je... Elle en sait plus ou se mettre. Non pas qu'elle n'en a pas envie mais elle en a également peur. Trop peur. Je pourrais pas... Il ne sait rien. Rien d'autre que les quelques mots que lui a peut-être soufflé Justine. Mais Jane a fait promettre à sa meilleure amie de ne parler de rien. Ni de son père, ni de son travail. J'voulais pas dire ça Jo'... Pas du tout. Elle baisse un peu plus la tête. Elle ne veut pas encore déchaîner les passions. On peut terminer le film non ? La phrase est sorti vite, d'un débit rapide qui ne prouve que trop bien à quel point elle est mal à l'aise. Le sexe l'effrai. plus que tout.

Jon la regarde, toujours aussi incrédule. Il ne comprend pas. Il ne comprend rien. Et il se rend compte qu'il a enfaîte tout pris de travers ; du moins en apparence. Il pensait que... mais non quel idiot! Il a mal pensé et, face aux rougeurs de la jeune femme et à ses bégaiements, il se met à rire sans se douter de quoi que ce soit. Il prend ça simplement pour de la réserve, de la timidité, et non comme de la peur.

« Bah merde alors! Comment passer pour un pur crétin. » Lance t-il, plus amusé que gêné.

Après tout il n'y a pas mort d'homme. Il n'a rien tenté, et heureusement!
Il se défait délicatement d'elle et lui sourit, rassurant, comme pour lui dire qu'il n'y a rien de grave et qu'il n'y a pas de quoi se mettre plus mal à l'aise. Après tout ils sont avant tout amis, ce genre de quiproquos là arrivent. Elle a besoin de temps, et il est plus qu'heureux de n'avoir rien essayé et de le lui laisser. Il attendra bien sagement.

« C'n'est pas une mauvaise idée. » Répond t-il à sa proposition.

Alors il l'invite à le suivre jusqu'au salon et s'installe à nouveau sur le canapé, devant la télé. Jane le rejoins et se précipite pour relancer le film, comme pour éviter toute autre conversation. Ils sont assis, là, silencieux. Mais Jon est trop peu concentré sur les images et les paroles. Il souffle, doucement, et tourne la tête vers la jeune femme pour la contempler un très court instant, alors qu'elle fixe faussement l'écran. Il sourit, amusé, puis lui met un très léger coup amical sur l'épaule.

« Hey. » Lance t-il en même temps pour attirer son attention et, alors qu'elle daigne enfin le regarder, il s'installe de travers sur le canapé et lui ouvre à nouveau les bras. Jane semble surprise, intriguée. Le brun rie doucement ; décidément, est ce que tout le monde pense qu'un petit baisé ou un simple câlin de la part de Jon mènent forcement à plus? « Je n'attend rien là hein. Un câlin de ce genre n'est pas un crime, si? » Demande t-il en haussant un sourcil.

Puis, enfin, elle s'installe dans ses bras. Confortablement. Jon l'enlace et, alors qu'il porte son attention sur le film, ses doigts viennent instinctivement caresser ses cheveux... jusqu'à que le sommeil l'emporte. Un sommeil profond et dont la tendresse lui est méconnu.