Jon ouvre les yeux, bien installé dans son lit. Toutefois, ça ne se passe pas comme d'habitude. Il est tout habillé et a un mal de crâne sévère. Un bon lendemain de cuite se dit-il. Mais, bizarre, il ne se souvient pas d'avoir bu et pire, il est prêt de 18h et il ne se rappel pas non plus de sa journée. A t-il dormit tout ce temps? Ou est Justine? Son dernier souvenir est de l'avoir vu avec un type étrange, blond et assez costaud. Il s'inquiète soudainement et attrape son téléphone pour essayé de la joindre. Rien, ça ne sonne même pas.
Après s'être douché, débarbouillé et changé, Jon décide de faire un tour chez elle pour s'assurer qu'elle va bien. Il sort, prend le premier tram et arrive au pied de l'immeuble de son amie. Jon est vêtu d'un jean, d'un t-shirt blanc colle en V et d'une chemise bleu très bien assortit à ses yeux. Il parait être un homme tout à fait normal, ce qu'il est bien en réalité - Quoi qu'un tantinet bourreau des cœurs, et surtout aujourd'hui conscient du monde qui l'entoure.
La montée de l'ascenseur lui parait une éternité. Il est inquiet, trop inquiet, presque effrayé. Ce genre d'amnésie ne lui est jamais arrivé et savoir en plus qu'il aurait pu laissé Justine dans une mauvaise posture... il n'est vraiment pas serein. Il tient à elle bien plus qu'à une autre. Justine est sa meilleure amie, elle est la famille qu'il n'a jamais eu et elle s'est montré toujours présente pour lui, comme il l'a été pour elle. Même si leur relation s'est étendu jusqu'à leur lit, il la considère et la considérera toujours comme une sœur, même avec sa condition de sorcière.

Une fois arrivé devant la porte de l'appartement, il frappe. Peut être un peu trop fort. Impatient d'être enfin soulagé en voyant son amie l'ouvrir. Malheureusement pour lui, lorsqu'elle s'ouvre et lorsqu'il pose ses yeux d'un bleu profond sur la personne qui lui fait face, il n'a pas affaire à Justine.

Explosion. Gerbe d'écarlate. Hurlement de terreur. Visage qui s’éveille, seul dans l'immensité d'un appartement où il n'est pas chez lui. Jane ouvre les yeux sur le vide qui l'entoure et elle sent la caresse des poils de son chat alors qu'il bondit de son lit en poussant un miaulement rageur. Un regard à son réveil et elle passe un main devant ses yeux. Il est déjà si tard. Il est déjà si tôt. La jeune femme ne sent plus vraiemnt son coeur battre. Elle n'est encore pas allez en cour aujourd'hui.. Justine n'est pas là depuis trop longtemps et elle se perd dans des images qu'elle ne comprend pas. Du sang et quelques cris, voilà les seuls souvenirs qu'il lui reste.

Jane inspire, essayant de calmer sa respiration sifflante et ses mains tremblantes. Non. pas maintenant. Ce n'est certainement pas le moment. Elle récupères un grand verre d'eau qu'elle ngloutit cul sec mais cela ne suffit certainement pas. Sa respiration se fait de plus en plus difficile, bien trop brusque pour permettre à son cerveau de s'oxygéner. Et plus elle lutte, plus elle se sent sombrer.

Un regard, un autre à son réveil. Il est 14 heures. Voilà 6 heures qu'elle devrait en cour. Une fois de plus, elle ne s'y est pas rendu. Une fois de plus, elle devra prendre rendez vous avec l'un de ses professeurs. Son autodestruction était bien en marche avec que Justine ne décide de vivre avec elle. Jane c'était calmée. pour mieux retomber en l'absence de la barman.

On frappe à la porte, bruit aussitôt suivit par le miaulement grincheux de son chat. Jane se relève, son mal de tête de plus en plus fort. Elle enroule une écharpe autour de son cou, pestant contre le vampire qui l'a mordu la veille et n'a pas prit la peine de refermer la plaie.

Elle ouvre, sur le visage inquiet de Jonathan. Le coeur de l'humaine s'emballe immédiatement alors qu'elle pique un fard au vu de sa tenue. En pyjama, elle n'est pas vraiment prête à recevoir cet homme qui fait battre son coeur depuis trop longtemps. Les joues rouges, elle lui demande, plantant son regard bleu dans celui de l'artiste.

Qu'est ce que tu fais ici Jo' ?

La porte s'ouvre sous le regard impatient et inquiet de Jon. Alors qu'il s'attendait a voir Justine, c'est Jane qui apparaît devant ses yeux. Ces derniers ne se gênent pas pour la scruter rapidement de haut en bas, avant de constater la tenue légère de la jeune femme et de laisser paraître de la gène. Jon glisse une main dans ses cheveux avant de la passer derrière sa nuque, figeant son attention sur son visage et rien d'autre - bien que l'envie ne lui manque pas. Le physique de Jane l'a toujours attiré.
Demande t-il avant de se racler un peu la gorge.

Jane n'a presque pas besoin d'énoncer sa réponse, son regard tout aussi inquiet que le sien répond pour elle. Toutefois, Jon ne rate pas la lueur de détresse qui l'accompagne. Si il a toujours gardé ses distances avec la jeune femme - ordre de Justine -, le brun l'apprécie beaucoup, même plus que quiconque ne peut l'imaginer. Son regard se reporte instinctivement sur un détail qu'il a aperçu un peu plus tôt. Jane porte des marques qu'il connait si bien à l’intérieur du bras, des marques de seringues... Pourtant, son visage reste impassible. Il se souvient, lorsque s'était lui qui porté ses marques, qu'il détestait la réaction des autres quand ils les voyaient.
Demande t-il gentiment mais avec un certain culot.

Jon mâche rarement ses mots et, avec ce ton, il semble bien ne pas laissé le choix à la jeune femme.

Justine. Elle n'est pas avec lui non plus. Le coeur de la jeune femme s'emballe, plein d'inquiétude. Elle avait cru que sa meilleure amie avait officialisé sa relation, qu'elle s'était perdue dans les bras de l'artiste et avait oublié de rentrer. Mais pas qu'elle avait pour de bon disparu. Son regard s'ancre dans celui de Jonathan et elle tente de faire taire les battements frénétiques de son dont l'absence de la blonde n'est pas la seule cause. Le brun lui fait de l'effet, depuis trop longtemps et les rougeurs de son visage ne le montre que trop bien.

Elle suit ses yeux alors qu'elle le voit détailler ses bras et sa main droite vient cacher les traces de piqures. Il n'a pas à savoir. Ce qu'elle se fait ne concerne qu'elle même. L'aide de Justine est la seule qu'elle accepte et la jeune femme ne sait pas encore tout. Jane préfère se taire qu'annoncer une vérité que des paroles ne rendront que plus réelle. Mais les nuits qu'elle passe au Bloody Sky, offrant son corps à des créatures qui ne devraient pas exister sont bien réelles. Baissant la tête, Jane laisse un sourire fleurir sur ses lèvres avant de laisser passer le brun.

Après tout, Jonathan connait bien les lieux. Jane a suffisamment entendu Justine gémir sous ses reins. La jeune femme relève ses longs cheveux bruns en un chignon désordonné et lui demande, dans un rôle d'hote qui ne lui va pas :


Mais le jeu de Jane est mauvais et l'inquiétude qui entoure ses paroles impossible à masquer. Où diable est Justine ?

Devant le visage intimidé de Jane, Jon entre dans l'appartement, observant les lieux un bref instant. En effet, il connait cet endroit pour y avoir passé de nombreuses nuits, aux cotés de Justine.
Il se retourne alors que la jeune femme lui parle et frémit en la regardant de nouveau. Cette fille est... vraiment sublime. Si Jon a connu et connait encore de nombreuses femmes, Jane lui a toujours semblé être une exception. Peut être est ce le fait que Justine lui ai imposé de ne pas s'en approcher ? Il n'en sait foutrement rien mais, ce qu'il sait en revanche, c'est qu'elle lui fait de l'effet.
Lance t-il, un sourire malicieux en coin de lèvre.

Étrange. C'est bien connu que Jon est un grand fêtard. Ce n'est pas la première fois qu'il aura abusé de l'alcool. Depuis le temps, elle ne devrait donc plus avoir cet effet là sur lui.
Demande t-il alors en s'asseyant sur le canapé et en sortant son téléphone.

Il essaye une nouvelle fois de la joindre, mais rien. Jon est inquiet, d'autant plus aujourd'hui car il connait l'existence de son monde. Et si ce blond était un vampire? Si elle avait été enlevé? Si il l'avait...? Le brun, pourtant de caractère calme, grogne en balançant son portable sur la table basse. Il s'avachit alors au fond du canapé en soufflant lourdement.
Murmure t-il pour lui même.

Il est angoissé, le cœur battant à toute allure dans sa poitrine, et lui seul sait ce que cet effet produit sur lui. Lui seul sait ce dont cet effet lui donne envie... chose qu'il se refuse depuis des années déjà. Il constate qu'on ne sort jamais véritablement de l'enfer.

Un sourire étire les lèvres de la jeune femme. Jonathan ne change pas réellement au fil des années qu'elle voit passer. Elle sort alors un verre vide dans lequel elle jète une aspirine avant de glisser une capsule à Espresso dans la machine à café et de regarder le liquide brun couler dans sa tasse. Elle verse de l'eau dans le verre de Jonathan et une fois son petit manège terminé, retourne jusqu'au brun. Elle pose son verre sur la table basse qu'elle a décoré elle-même et boit une gorgée de café qui lui remet bien vite les idées en place après s'être assise sur un fauteuil. La chaleur réchauffe son coeur, glacé depuis le départ de Justine. Où peut bien être la blonde ? Elle prévient normalement quand elle découche...


Jane porte une nouvelle fois sa tasse à ses lèvres, essayant de chercher dans le comportement de sa meilleure amie quelque chose qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Mais rien. Justine était identique aux autres jours.


Un regard au téléphone de Jonathan et elle lui glisse, maitrisant mal l'inquiétude qui fait trembler sa voie :

Jon se redresse alors que la jeune femme lui apporte son verre dont l'aspirine frétille encore dans l'eau. Il attrape le verre entre ses doigts pour s'amuser à remuer le liquide trouble. L'esprit ailleurs.
La mâchoire du brun se crispe alors que Jane lui demande si il était avec elle hier soir.


Le visage du peintre est grave. L'amnésie, voila un truc qui ne lui était jamais arrivé. Un truc plutôt effrayant qu'il ne souhaite pas revivre. Peut être arrêtera t-il de boire après ça?... Certainement pas. Il a bien l'impression que le vide dans son esprit a été provoqué par autre chose.
Puis ses yeux bleus se relèvent vers Jane. Il vois son inquiétude et son désarrois évident. Qu'est ce qu'il se sent stupide tout d'un coup. Il l'inquiète plus qu'autre chose alors qu'il devrait la soutenir, s'occuper d'elle, comme le voudrait Justine. Le visage de Jon se radoucit avec un charmant sourire.


Justine et son sale caractère. Justine et ses crises de nerfs. Justine et son tempérament de feu. Les deux amis la connaissent plus que n'importe qui. La sorcière n'est pas femme à se laissé berner par le premier venu. Jon laisse échapper un léger rire avant de boire cul sec son verre.
Puis, il s’aperçoit de l’étrangeté de la situation. Jane est en pyjama a 18h et a une écharpe enroulée autour du cou. Il la scrute de son regard troublant.
S'inquiète t-il en posant son verre sur la table.

Un type bizarre. Voilà qui inquiète encore la brune. Justine n'est pas vraiment femme à papillonner de droite à gauche. Non pas qu'elle soit femme d'un seul homme non plus mais elle a toujours prit le temps de rassurer la jeune fille qui partage son appartement. Jane fronce le nez, réfléchissant sans vraiment y arriver, l'esprit encore embrumé par le manque qui gronde dans ses veines. Elle doit penser à autre chose et la disparition de Justine tombe presque à pic.

Jonathan tente de la rassurer, ce qui arrache un sourire à la grande brune. Il est vrai que sa meilleure amie s'est peu être violemment disputé avec l'homme dont lui a parlé le brun et qu'elle est allée se souler dans un coin. Ou peut-être qu'elle a tout simplement perdu son téléphone et se trouve dans l'incapacité de les joindre. Mais Jane ne peut empêcher l'inquiétude qui gonfle dans son coeur. Justine connait le monde réel, celui caché au mortel. Un vampire lui a un jour soufflé que le sang des sorciers était rare et ô combien succulent. Mais cela, elle ne peut le dire à Jonathan.

pour un peu, Jane maudirait Justine et son caractère de cochon. L'imprévisible sorcière a surement fait un énième coup d'éclat et ils sont là, comme deux idiots à s’inquiéter pour rien.

Le regard de Jonathan la sort pourtant de ses pensées et il pose LA question. Celle qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Un mensonge lui vient rapidement alors que son chat saute sur ses genoux, jouant avec les fils de son écharpe.


Un grand sourire enfantin étire les lèvres de la jeune fille alors qu'elle crois intérieurement les doigts pour que son mensonge passe. Elle n'a jamais été une très bonne actrice et Justine a toujours vu clair dans son jeu. Mais Justine la connait bien mieux que Jonathan et elle espère pourvoir faire jouer ce détail en sa faveur.

Un sourire, voila ce qu'il cherchait et voila ce qu'il a eu. Bien qu'il ne soit pas aussi grand qu'il l’espérait, Jon est satisfait. Il la rassure et tente aussi de se rassurer lui même. Ce type bizarre, sa disparition et son amnésie ne sont que des coïncidences. Justine est sans doute en sécurité chez quelqu'un de bien... Jon se mord l’intérieur de la lèvre à l'idée. Même si ils ne sont qu'amis, du moins amis plus si affinité, le peintre a toujours aimé garder ses conquêtes rien que pour lui le plus longtemps possible et Justine en fait partie, plus que n'importe quelle autre. A vrai dire, il sent ce besoin irrémédiable de la protéger, de jouer au grand frère, alors qu'il sait pertinemment qu'elle détient des pouvoirs qui le surpassera largement. Leur relation est étrange, presque malsaine et, pour cela, Jon a souvent imaginé y mettre fin... en vain, il est beaucoup trop attaché à elle et, il faut le dire, leur fusion est quasi parfaite.

Les yeux bleus de Jon scrutent la jeune femme avec intérêt. Elle lui donne une explication qui, sans qu'il ne réfléchisse d'avantage, lui semble bidon. La bonne vieille excuse du je suis malade, qu'est ce qu'il a pu la sortir celle là! Il fait pourtant croire qu'il tombe dans le panneau et lui sourit, d'un air impassible.
S'inquiète t-il faussement en posant son verre sur la table.

Va t-il réussir à lui poser une colle et lui faire cracher le morceau? Il ne sait pas vraiment, mais il s'amuse bien à jouer l'innocent. Pourtant, il ne la laisse pas répondre, ça semble évident pour lui - si elle ne va pas en cours, elle ne va pas travailler.
Dit il en se levant et en enlevant sa chemise pour la balancer sur le dossier du canapé. Ajoute t-il, presque enjoué.

Enjoué pour quoi? Pour passer une soirée en tête à tête avec Jane... Il se mord la lèvre : Justine va le tuer.

Il semble l'avoir crue et Jane lui offre un nouveau sourire avant de sembler se perdre dans la contemplation de son chat. Ce dernier ronronne, ayant arrêté de jouer pour se rouler en boule sur les jambes de la brune. Jonathan lui renvoi un sourire auquel elle ne réponds pas et ses paroles font immédiatement disparaitre celui de Jane. pas aller au travail ? Non... Elle a besoin de cet argent facile qu'elle se fait, elle a besoin de ses doses. Elle ne roule pas sur l'or, simplement car la came coûte beaucoup trop cher. Une nuit sans bosser, une nuit sans séduire et elle se retrouve incapable de se piquer pour le lendemain. Elle ne tiendra pas la nuit complète.

Jane ne réponds pas au sourire du brun, essayant de trouver une excuse plausible. La recherche de Justine lui vient immédiatement à la tête mais elle ne suffira à éloigner Jonathan pendant toute la nuit. Comment diable fait sa meilleure amie pour supporter le brun ? Il ne connait pas le besoin de solitude ?

La jeune femme manque s'étrangler alors qu'elle le voit quitter sa chemise et elle pique un fard, réfugiant son regard sur son chat qui fixe Jonathan de ses prunelles d'émeraudes et grogne un miaulement ronchon.


Les excuses roulent derrière sa langue. Elle aimerait pouvoir ne pas lui mentir. Mais il est déjà bien trop tard pour elle. Jane a sombré depuis des années et Elisabeth a eu la bonté de lui offrir de l'argent en échange de son allégeance. Après tout, offrir son corps a des vampires n'est pas si terrible que ça. Dans les chambres du Bloody Sky, leur violence est minime. Ils se contentent de se nourrir, et parfois un peu plus. Mais Jane a apprit à mettre son esprit en veille, à faire mourir son instinct de survit. Sa came est plus importe que n'importe quel honneur bafoué.

L'air enjoué de l'artiste prend un coup au refus plutôt évident de Jane. A quoi ça sert de payer la fac si c'est pour ne pas y aller? Jon a la réponse et, étant déjà passé par là, il ne posera donc pas cette question un peu déplacée.
Lance t-il en glissant ses mains dans ses poches et en prenant appuie contre le bord du canapé. Ajoute t-il.

Jon n'a parlé de son futur boulot à personne. Cette place de professeur d'art qu'il a décroché à l'université pour un remplacement de quelques mois et, il l’espère, plus. Le peintre n'a jamais imaginé devenir enseignant, comme il n'a jamais imaginé devenir serveur dans un restaurant. Alors il préfère choisir l'emploi le mieux payé et le plus intéressant. Peut être qu'il enseignera dans la classe de Jane. Cette idée lui arrache un léger sourire - il aura l'air malin avec son air sérieux devant elle alors que, habituellement, Jon n'est pas quelqu'un de sérieux. Il s'est entraîné pour se rôle et il se débrouille drôlement bien.

Jon baisse les yeux, laissant disparaître ce petit sourire en revenant à la réalité de la situation. Un peu déçu. Mais il n'est pas son père, il ne pourra pas l'empêcher d'y aller si elle le souhaite vraiment.
Demande t-il avec une voix douce, presque implorante et enfantine.

Il relève ses yeux bleus vers elle en essayant de lire une réponse sincère sur son visage. Puis il se demande soudainement si il ne la dérange pas. Peut être ne veut elle pas qu'il soit ici? Il serre les dents et, sans vraiment attendre de réponse, se redresse et reprend sa chemise pour l'enfiler. Le pauvre brun a bien l'impression qu'il va se faire chasser, et il n'insistera pas.

Le regard bleuté de Jane s’écarquille. Chômage ? Depuis quand ? Depuis qu'elle connait Jonathan, elle l'a toujours vu serveur. Ses mots font naitre des flopées de questions dans les pensées de Jane et elle lui adresse un sourire complaisant. Elle ne veut pas le froisser, certainement pas. Mais il ne peut comprendre à quel point elle a besoin de ce travail. Elisa a eu la bonté de lui offrir. Et si en échange la danseuse lui sert d'oreilles sur ce qui se dit dans la boite de nuit, tant mieux. Elle vend ses secrets contre de la came, gardant le reste pour payer un loyer qu'une étudiante ne peut normalement posséder, même en colocation. Justine sait la vérité et si la blonde l'en empêcher, Jane ne peut décrocher de la nuit.


Elisa lui a dit une fois. Si elle ne se droguait pas, son corps vaudrait des sommes exorbitantes. Quand bien même Jane ne l'a pas cru, elle ne peut décrocher, qu'importe les sommes qu'on lui promet. S'il ne s'agissait que d'argent, la grande brune ne ferait certainement pas ce métier.


Jane est toujours restée vague sur son travail de nuit lorsqu'elle a abordé le sujet en compagnie de ses amis en soirée. Elle sert quelque part, voilà tout ce qu'ils savent. personne ne l'a jamais vu au Bloody Sky et pour cause : elle ne fréquente que des mortels auquel l'accès du club VIp est interdit.

Après un air plutôt surpris, Jon laisse apparaître sur son visage un large sourire. Ravie qu'elle le laisse rester avec elle. Le brun ne se serait jamais imaginé aussi heureux de passer du temps avec Jane. Un temps qui lui est pourtant interdit - tant pis, Justine n'est pas là. Elle n'en saura rien et puis, si c'est le cas, ce n'est que passer du temps. Il ne se jettera pas sur elle... du moins il ne pense pas.
Lance t-il joyeusement en balançant de nouveau sa chemise sur le canapé.

L'artiste a toujours une dose d'énergie à revendre. Une dose de bonne humeur qu'il sait si bien transmettre avec ses sourires. C'est peut être ça, aussi, qui attire les femmes. Son bien être, son optimiste, sa joie de vivre. Jon est un homme a part entière avec qui, pourtant, il n'est pas si bon de vivre. Du moins pas d'amour. Il croit en ce sentiment mais, depuis quelques années déjà, il sait qu'il n'est pas fait pour lui.

Jon file dans la cuisine, faisant par habitude comme chez lui. Il fouille le frigo ainsi que les placards pour trouver de quoi manger. En se faisant, il lance à Jane.


Il laisse échapper un petit rire avant de se tourner pour poser ses yeux bleus sur la jeune femme.
Ajoute t-il alors, laissant par inadvertance ces mots sortir avec malice, pleins de sous entendus.

L’enthousiasme de Jonathan fait se serrer le cœur de la jeune femme. Il n'est pas là pour elle, elle ne doit pas l'oublier. Et c'est avec Justine qu'il couche, pas avec elle. D'autant que... serait-elle seulement capable de faire l'amour avec un homme pour de vrai ? Sans compter que celui qui l'attire est bien plus vieux qu'elle et surtout, appartient à sa meilleure amie.

Elle le regarde s'affairer alors qu'elle fini son café, peignant un sourire sur son visage. Jane aurait aimé qu'il soit ici simplement pour elle. Elle aurait aimé se blottir dans ses bras, s'oublier durant quelques instants. Au lieu de ça il ne se passe rien. Si ce n'est que l'artiste hyperactif la fatigue plus qu'elle ne veut le dire. Il est adorable mais elle n'aurait jamais cru qu'il bouge autant en aussi peu de temps. Jane vient de se lever et les bras de Morphée l'attirent encore mais elle fait bonne figure avec son faux sourire accroché aux lèvres.


Jane pousse son chat qui n'a toujours d'autre nom que : Chat et se dernier gronde sous un rire de la brune. Elle s'approche de Jonathan avant de laver sa tasse, expliquer le nom amas de vaisselle de son lavabo. jane est maniaque, l'un de ses nombreux troubles compulsifs.


L'inquiétude dans ses prunelles est revenue, plus sourde que jamais. Jane a peur et, dans un égoïsme encore plus prononcé, elle veut que Justine revienne à ses côtés pour la protéger des démons qui la hantent.

Perdu dans sa bonne humeur, Jon se s’aperçoit pas vraiment de l'état de fatigue de Jane. Il a l'envie irrépressible de lui faire oublier l’absence de Justine, et par la même occasion de l'oublier lui même. Il est comme ça, il n'aime pas voir les gens malheureux et inquiet.
Jon sort alors ce qu'il faut pour faire un plateau repas. Il se dit qu'il pourra montrer ses talents de cuisiner plus tard, dans d'autre circonstance que celle-ci. Alors qu'il s'affaire à préparer à manger et que Jane lave sa tasse, cette dernière lance des mots d'une voix si troublante qu'elle attire immédiatement l'attention du brun. Il se pince la lèvre en voyant le degrés d’inquiétude dans lequel elle est. Elle ne va pas pleurer quand même? Il ne manquerait plus que ça.
Dit il d'une voix aussi douce que le velours.

Instinctivement, Jon prend Jane dans ses bras. Un geste audacieux et imprévisible, montrant toute la détermination de son désir de réconfort. Ses bras l'enlacent comme un bouclier protecteur, l'enfermant dans un monde que nul ne peut imaginer - son monde. L'artiste est bourré de générosité et d'attention.
Ajoute t-il alors avant de défaire ses bras d'autour d'elle.

Il ne s'éloigne pourtant pas, plantant ses incroyables yeux dans ceux de la jeune femme. Le sourire de Jon est tendre, sincère.


Le bout de ses doigts viennent glisser le long de sa joue alors qu'il dégage une mèche de cheveux qui s'est échappé de son chignon. S'est en sentant le souffle de la jeune femme se mêler au sien que Jon prend conscience de la situation. Mais qu'est ce que tu fou!? Se dit il. Il n'est pas un type pour elle. Il est tout ce qu'il y a de plus mauvais. Alors pourquoi se met il si soudainement à utiliser ses charmes sur elle ? Pourquoi se met il si soudainement à fixer ses lèvres ? Pourquoi se met il si soudainement à les désirer contre les siennes? Prêt à succomber à ce qu'il souhaite, Jon se dérobe pourtant. Luttant contre lui même. Pas seulement parce que Justine lui a demandé, mais bien parce qu'il sait qu'il n'est pas fait pour elle.


Il la lâche, se recule un peu et se remet au fourneau. Les dents serrés, il fait comme si rien n'avait failli se produire.

La voix de Jonathan, son regard, ses bras, tout fait fondre Jane qui se réfugie dans un mensonge l'espace de quelques secondes. Elle se laisse aller, écoutant les mots du brun qui devraient la rassurer. Elle en oublie Justine, elle en oublie tout ce qui l'entoure. Elle est là, dans les bras qu'elle a toujours rêvé autour d'elle, dans une étreinte qu'elle voudrait voir durer une éternité. Jane se contente de relever le visage, se perdant un peu plus dans l'océan des yeux de l'artiste. Elle voit le regard de ce dernier se perdre sur ses lèvres alors que ses joues deviennent brutalement rouges. Son coeur se met à battre, plus fort que jamais, tout contre le torse de l'amant de sa meilleure amie. Elle n'a pas le droit, elle ne devrait en avoir autant envie. Elle ne peut lui offrir ce qu'il veut, elle ne peut lui offrir son avenir et son passé. Jane est perdue et pourtant elle s'accroche à ce rêve qu'elle sent du bout des doigts. Elle s'accroche à la présence, à la chaleur humaine si rassurante.

Mais l'instant explose et les lèvres ne viennent rejoindre les siennes. Jonathan rompt leur étreinte, comme si de rien n'était. Aussi rouge qu'une tomate, Jane ne réponds pas. La tête basse, elle file sur son ordinateur qu'elle allume et dans lequel elle se réfugie. Choisir un film. Oublier ce qu'il vient de se passer. Ne pas penser aux minutes qui vont suivre, où ils seront tout deux sur le même canapé. Jane frémit, sentant un frison le long de son échine. Elle n'a pas le droit de faire ça, elle devrait mourir d'inquiétude plutot que de déjà imaginer les lèvres de Jonathan contre les siennes.

Ce qui lui semble une éternité s'écoule. L'odeur de la nourriture vient caresser ses narines et Jane se rends contre qu'elle est affamée. Le rouge ayant définitivement quitté ses pommettes, elle relève alors la tête, demandant tout en essayant d'assurer le ton de sa voix :


Jane est fière de sa voix, cachant parfaitement le tumulte de ses pensées. Sortir de son esprit les bras de Jonathan autour d'elle, des bras auxquels elle n'a pas droit. Se contenter de sourire, comme on lui demande au travail. Elle fait ça tous les jours. Alors pourquoi a-t-elle autant de mal à mentir devant les yeux bleus de Jonathan ?

Jon a bien remarqué les joues écarlates de la jeune femme alors qu'il a failli l'embrasser, puis il s'est remis au fourneau. Il souffle doucement alors que Jane s'éloigne pour chercher un film sur son ordinateur. Quel crétin il peut être parfois. Il se demande même pourquoi il est là, pourquoi il lui a demandé de rester. Jon est subitement répugné de l'attirance qu'il éprouve pour Jane - non pas parce qu'elle ne lui plait pas, bien au contraire, mais justement parce qu'elle lui plait trop. Elle est une femme qui pourrait changé à jamais sa vie mais Jon craint de changer. Il craint de tombé de nouveau amoureux, il craint de s'attacher encore et d'être à nouveau déçu, abandonné. Il craint de rechuter après ça, de rechuter dans un monde que nul de peut véritablement imaginer car chacun le crée à sa façon. Il a peur, tout simplement. Peur d'être faible, peur d'aimer.

Après un bref instant de réflexion, Jon finit de placer tout ce qu'il faut sur deux plateaux qu'il a trouvé au fond d'un placard. Il souffle une dernière fois et, en bon serveur, en attrape un dans chaque main pour rejoindre Jane dans le salon. Il lui sourit, cachant son malaise qui disparaît aussitôt que ses yeux sur posent sur elle.
Lance t-il sans même se rendre compte que ses mots peuvent être un véritable mystère.

Jon imagine que Justine a parlé de lui avec Jane. Qu'elle lui a révélé son histoire et ses antécédents. Elles sont meilleurs amies après tout, elles doivent tout se dire. Bien que ça fasse longtemps qu'il est sevré, Jon est encore fragile. Il n'aime pas se souvenir, et il n'aime pas penser se droguer une nouvelle fois. Aujourd'hui, sa drogue est sa peinture.
Il pose les deux plateaux sur la table basse avant de s'affaler sur le canapé.

Jane offre un sourire au brun avant de lancer le film, l'arrêtant aux premiers accords de Bohemian Rhapsody. Elle n'a jamais ouvert le moindre épisode de Breaking Bad et les mots de Jonathan lui sont obscurs. Mais elle ne les relève pas, se contentant de recuperer le plaid qui traine dans sa chambre et qu'elle jette sur le canapé. Il ne fait pas forcément froid dans l'appartement mais en mini short et débardeur, Jane grelotterait presque.

L'odeur de la nourriture vient chatouiller ses narines et son ventre lance un grondement protestateur qui la fait éclater de rire. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas mangé ? Largement vingt quatre heures? Entre les cours de la veille et la nuit de folie qu'elle avait passé. Il y avait eu du grabuge au Bloody Sky cette nuit encore. Une sorcière était entrée dans la boite de nuit, scrutant la foule d'un regard de glace. Les vampires étaient devenus de gentils chatons respectueux, ce que Jane ne comprenait toujours pas. La russe ressemblait à quelqu'un qu'elle connaissait mais elle ne parvenait à mettre un nom sur l'image qu'elle avait.

Regardant les plateaux télé, Jane salive d'avance et, proposant un bout de son plaid à Jonathan, elle se redresse.


Et pour cause. Justine avait abordé le sujet de Jonathan une seule fois devant sa meilleure amie. Et lorsque la blonde avait vu la gène qui empourprait le visage de Jane, elle avait directement changé de sujet pour ne plus jamais l'aborder. Les sentiments de la jeune femme pour le peintre étaient plus que visibles et n'importe qui s'en serait rendu compte depuis longtemps. Mais Jonathan semblait la fuir comme la peste. Sauf ce soir, pour la plus grande surprise de Jane.

Alors qu'il s'affale sur le canapé, le ventre de Jane gronde comme la gorge d'un prédateur affamé. Ses yeux s’écarquillent de surprise avant qu'il n'éclate à son tour de rire.
Lance t-il avant d'accepter volontiers un bout de plaide.

Inconsciemment... ou volontairement, Jon se rapproche de la jeune femme après avoir enlever ses chaussures pour replier ses jambes sur le canapé. Il les recouvre du plaid, ignorant parfaitement le contact de son épaule et de celle de Jane. Du moins essayant d'ignorer.
Dit il malicieusement, un sourire charmant en coin de lèvre

Le film se lance alors tandis que l'attention du jeune homme se porte sur l'écran. Il attrape un des mets présents sur le plateau afin de l'engloutir. Son esprit essaye temps bien que de mal de se concentrer sur les images mais son corps, lui, est irrémédiablement attiré par Jane. Il frisonne à chacun de ses gestes, alors qu'elle se penche pour attraper elle aussi de quoi manger. Il rit alors qu'elle rit. Passant un bon moment, un moment si simple, à l'écart de tout les problèmes qu'ils semblent avoir tout les deux. Ils s'enferment dans une bulle particulière et putin, qu'est ce que ça lui fait du bien.

Une fois rassasié, Jon se redresse au fond du canapé avant d'étendre ses bras de part et d'autre sur le dossier. L'un d'eux se trouve donc au dessus des épaules de Jane, hésitant à s'y déposer. Pourtant l'artiste se ravise. Même si il a volontairement restreint la distance qui les sépare, il doit garder contenance et ne pas craquer. Il l'a promit a Justine. Mais bon dieu, ni son corps ni son esprit ne sont concentrés maintenant sur ce foutu film. Il ne désir qu'une chose... elle. Le visage de Jon se referme un peu alors qu'il fixe l'écran sans vraiment suivre l'histoire. Ne pas craquer. Se répète t-il encore et encore dans sa tête.

Jane retient un petit rire avant de se servir à manger sans répondre. Non, elle ne se nourrira pas de lui. Car elle n'est pas un vampire. Elle n'a rien d'un être immortel, ni leur puissance ni leur esprit. Elle n'est qu'une humaine, une humaine faible qui tombe sans Justine pour l'ancrer. Mais Jane reste silencieuse, s'installant plus confortablement. Elle ne réagit pas, malgré le corps si proche de Jonathan. Elle ne réagit pas alors qu'elle sent sa chaleur, alors qu'elle rêve de se blottir contre son torse. Le brun ne lui appartient pas. Le brun couche avec sa meilleure amie et elle n'a rien à y redire.

Le film avance, lentement. Jane mange et fini par poser son assiette, sentant parfaitement le bras de Jonathan derrière elle. Elle aimerait qu'il glisse sur ses épaules mais elle n'en dit rien. Comme elle le sait si bien, elle n'en a pas le droit et l'absence de Justine ne doit être une excuse. Normalement, le barman serait venue et ne lui aurait pas même accordé un regard. puis elle aurait entendu les grincements du lit de sa meilleure amie, suivit de ses gémissements, seule et enfermée dans sa chambre.

La présentation des personnages est faite et vient l'heure de la grande méchante qui pour l'instant est encore belle, loin de son design étudié d'enchanteresse. Les sourcils de Jane se froncent alors qu'elle demande, Amanda présentant l'archéologue.



Depuis le temps qu'elle le disait à sa meilleure amie et que cette dernière refusait de l'entendre. Une main sombre sort de la manche de la blonde et la retourne, faisant apparaitre la nouvelle grande méchante du DC. Oui, elle ressemble à Justine. pire encore. Elle ressemble aux ombres qui ont un jour prit possession de la jolie barman lorsqu'une créature de la nuit les avait attaqué. Jane frisonne et fait taire les images dans son esprit. Jonathan n'est pas au courant et elle ne trahira pas le secret de sa colocataire.

Les yeux bleus de Jon sont fixés sur l'écran, fascinés par le film à l’intrigue originale et intéressante.. Il est interrompu et surpris par la question de Jane. Il fait donc plus attention à l'actrice en question qui, à ce moment là du film, se transforme en la sombre enchanteresse. Alors, brutalement, des flashs surgissent dans l'esprit du jeune artiste. Justine et un homme blond qui discutent de l'autre coté de la route. Justine qui se transforme et se retourne pour projeter dans sa direction une lumière éblouissante. La peur. La douleur. Puis plus rien.
Jon passe une main sur son front, laissant une petite grimace apparaître sur son visage pâli. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Qu'est ce que c'est que toutes ces images? Et pourquoi lui font-elles cet effet?
Dit il. Alors que son cœur accélère et que sa respiration le suit.

Jon ne tarde pas et se lève afin de disparaître rapidement de l'autre coté de la porte de la salle de bain, fermant à clef. Son souffle est lourd, inconstant. Il prend appuie sur le lavabo, la tête baissé. Il ferme les yeux en essayant de se calmer mais ses mains trembles. Il a cette impression désagréable d'être en manque alors qu'il est sevré depuis de nombreuses années. Pourquoi ici? Pourquoi maintenant? Il ne comprend rien, il angoisse.
Jon ouvre l'eau du robinet afin d'en passer sur son visage, se rafraîchissant un peu. Il commence à se calmer mais préfère resté ici encore un petit moment.

Elle en le regardait pas vraiment, essayant de se perdre dans le film pour ne pas le sentir trop proche d'elle, pour faire disparaitre cette envie folle qu'elle a de se blottir dans ses bras. La jeune fille ferme une seconde les yeux, profitant de la BO de Scuicide Squad qu'on lui a vendu comme un véritable chef d'oeuvre. Si le calice n'est pas une véritable musicos (ne jamais aucune instruments malgré la guitare qui trône dans sa chambre) elle sait apprécier les accords plus violents du rock ou la splendeur de la musique classique. Sa question fait naitre sur le front de Jonathan une petite ride qu'elle ne peut que trouver charmante. Elle aurait sourit si elle en avait eu le temps. Mais sa soudaine blancheur la font écarquiller les yeux, exactement comme la réaction du peintre. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il disparaisse ainsi.

Durant quelques minutes, elle reste cloitrée sur son canapé, ne s'étant relevé que pour mettre en pause le film. Elle déglutit avant de mordre l'intérieur de sa lèvre. Comment a-t-elle encore réussi à rendre quelqu'un mal à l'aise. Jane a presque un véritable don pour cela, même si elle refuse de le faire. Encore une fois, ses mots ont sûrement du toucher une corde sensible qu'elle n'aurait pas voulu approcher. Elle inspire puis expire avant de se relever, laissant le plaid derrière elle.

Jo' ? Ca va ? Sa voix frémit d'une inquiétude qu'elle ne devrait pas éprouver. Il est le sexe friend de sa meilleure amie. Rien pour elle. Pas même un homme qu'elle pourrait aimer. Je suis désolée si j'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas. S'excuser. Encore et toujours. Car c'est toujours de sa faute si les choses tournent mal. Les autres sont innocents, comme l'était son père quand il lui adressait encore la parole.

Elle a envie d'entrer même si elle a peur car elle ne sait quels mots murmurer. Elle ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Elle lui a simplement demandé, jusqu'à ce que sur l'écran apparaisse la version bien plus sombre de l'enchanteresse qui ressemble tant à Justine. Qu'est ce qu'elle a pu louper ? Pourquoi n'est-elle pas capable, à l'instar de sa meilleure amie, de rire et de séduire simplement en souriant ? Elle n'est pas à l'aise en société. Elle n'est pas à l'aise tout simplement.

Jon reprend son souffle et ses esprits avec un peu de mal, mais ses vertiges finissent par passer. Après s'être rincé le visage, il se l'essuie à l'aide d'une serviette. C'est alors qu'il entend la voix tremblante de Jane de l'autre coté de la porte. Il se redresse alors. Merde! Ca fait combien de temps qu'il est là? La pauvre doit s'inquiéter. Alors il n'attend pas une seconde de plus pour ouvrir et se retrouver face à elle.

« Oh non c'est rien. C'est pas toi. J'sors d'une bonne grosse gueule de bois et j'crois qu'elle me fait encore de l'effet. » Lance t-il avant de lui offrir un sourire rassurant. En la regardant, il peut constater qu'elle a une petite mine. Alors, son sourire se fait timide au coin de ses lèvres, malicieux. Sa main se lève doucement vers son visage avant que ses doigts ne viennent frôler son menton. « T'est mignonne quand tu t'inquiète. »

Jonathan se fige. Il la fixe de ses yeux bleus. Là, sa main désormais sur sa joue. Il ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Il ne sait pas vraiment ce qu'il veut. Enfin si, là, il le sait. Son regard désormais posé sur ses lèvres. C'est elles qu'il veut, et c'est elles qu'il prend. Dans un baisé volé, dans un baisé tendre et fougueux.

Mais, au bout de quelques secondes, Jon revient à la raison. Qu'est ce qu'il fou bon sang?! Il se recule d'un pas, les yeux équarquillés, comme si il ne savait pas ce qui venait de se passer. « Excuse moi. J'aurai pas du faire ça. » Alors, il se met à rire. Un rire anxieux. Mal à l'aise. « Merde. T'est la pote de Justine et maint'nant tu dois croire que j'saute sur tout c'qui bouge. » Réplique t-il en passant une main dans ses cheveux, nerveux.

Puis son rire s'estompe. Il la regarde, malgré tout souriant ; rare sont les fois où Jon ne sourit pas. Ses yeux brillent, charmeurs, mais au fond se cache une lueur de déception ; il sait qu'il n'a aucune chance avec elle. A la fois parce qu'elle est trop bien pour lui, et a la fois parce que ce qu'il ferait ne serait pas saint pour elle. Pourtant, il ne veut pas lui mentir.

« Mais c'est pas l'cas. Tu m'plais et... et étant donné ma relation avec Ju' bah, c'est... compliqué. » Ajoute t-il aussitôt.

Son sourire. Jane donnerait tout pour le voir, encore et encore. Jonathan est un charmeur, de ceux qui ont toujours plus à Justine. Sa meilleure amie n'aime de toute manière qu'un seul modèle d'homme. De ses bruns aux visages enjoleurs, capable de faire tomber dans leur filet la moindre demoiselle un peu plus belle que la moyenne. Si Justine a multiplié les conquêtes, il n'en ait rien pour la plus jeune des deux, qu'importe la profession de cette dernière. S'il n'y avait eu le travail, elle serait encore vierge, elle ne le sait que trop bien. Trop timide pour faire le premier pas, pas assez sure d'elle-même pour penser plaire. Seule la drogue lui offre l'illusion d'être une autre. Ses pensées la blessent, profondement mais Jonathan la fait s'échapper. Elle s'évade et ses yeux s'ecarquillent alors qu'elle sent le contact de la main du jeune homme sur son visage. Elle rougit, immédiatement, au compliment. Les rougeurs glissent jusqu'à son cou alors qu'elle aimerait baisser les yeux. Mais il tient son visage. Au point qu'elle lève des iris emplies de peur jusqu'à lui. Mais pas une peur violente, qui pourrait la détruire de l'intérieur. Non, une peur de ce qu'il peut se passer. Une peur de ce qu'elle a envie qu'il se passe. Ses désirs doivent être réprimés.

Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il l'embrasse. Elle l'esperait, elle en rêvait. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il le face. Elle se laisse porter par le baiser, sans vraiment le rendre, en appréciant la caresse, se grisant de la douceur et de la passion qu'elle y trouve. Jamais personne ne l'a embrassé comme Jonathan vient de le faire. Jamais personne ne l'a véritablement embrassé. Les hommes qui viennent entre ses cuisses quémandent des lèvres violentes, se frayant un chemin jusqu'à venir danser avec sa langue sans jamais lui demander son avis. Là.... tout est différent. Tout est tellement plus tendre.

Mais l'instant volé ne le reste pas. La raison revient prendre la place de Jonathan et Jane baisse la tête devant son rire. Elle détourne les yeux, sentant des larmes monter dans son regard. Oui. Il y a Justine. Et ils n'ont pas le droit de faire ça à sa meilleure amie. Jane vit dans l'ombre que Justine embrasse la lumière. Elle le sait, le désire même. Alors elle se contente de reculer, légèrement. Elle sent qu'elle va pleurer. La prostitué n'est forte qu'avec l'aide de la drogue.

Oui... C'est compliqué. Elle releve pourtant les yeux, trouvant de la force là où elle ne savait en avoir. Ses iris sont humides, elle le sait, elle le sent. Elle y passe un rapide geste de la main avant de lui jeter, presque comme un cri. Je peux pas faire ça à Justine. J'ai pas le droit. J'ai pas le droit d'être égoïste en disant que je tiens à toi, j'ai pas le droti d'avoir des sentiments pour toi. J'suis désolée Jonathan. C'était une mauvaise idée que de rester ensemble. J'pouvais pas m'en empêcher. T'façon j'peux jamais m'en empêcher.

Si ses mots sont clairs à ses oreilles, ils ne doivent certainement pas l'être à celles du peintre. Des larmes ont déjà commencé à rouler sur ses joues encore rondes alors qu'elle n'a pourtant pas parlé si longtemps. Elle ne veut pas qu'il la voit comme ça, pas maintenant, pas après ce qu'elle a dit. Alors elle tourne les talons. Pour fuir, comme toujours.

Le sourire de Jon finit par s'envoler. Subitement. La tristesse de la jeune femme lui éclate au visage avec violence. Il ne pensait pas qu'un baisé pouvait mener à une telle réaction ; du moins pas de la part de Jane. Ses yeux amplis de larmes lui déchire le cœur. Oh il a déjà vu des femmes pleurer, elles ont même souvent pleuré par sa faute mais jamais, jamais des larmes ne lui ont fait un tel effet. Jon entrouvre les lèvres mais aucuns mots ne viennent traverser cette barrière, comme si ils restaient bloqué au fond de sa gorge nouée. Il l'écoute, incrédule, tandis que son cœur angoissé s'emballe dans sa poitrine. Est-elle entrain de révéler des sentiments dont il ignorait l'existence? Est-elle entrain de révéler des sentiments qu'il possède lui aussi? Jane semble se sacrifier, et Jonathan refuse d'être la cause d'un sacrifice.

Alors, tandis qu'elle tente de s'éloigner et alors qu'il est resté jusque là tétanisé, il attrape sa main. Entremêlant ses doigts au siens pour s'en emparer et la faire se retourner.

« Attend Jane! » Alors qu'elle se trouve à nouveau face à lui, ses yeux bleus se plantent intensement dans les siens. Jon n'a vraisemblablement jamais été aussi sérieux. « J'appartiens pas à Justine tu sais? On est ami c'est tout. Enfin j'veux dire, ouai ça nous arrive parfois d'être plus que des amis mais... mais j'ressens pas pour elle c'que j'ressens pour toi. » Sa sincérité est largement visible. Il ne joue pas comme il peut jouer avec d'autres femmes. « J'suis un grand enfant Jane. J'ai jamais su me poser. J'ai jamais su me caser bien longtemps. » Son autre main se pose sur celle de la jeune femme qu'il tient déjà, tendrement. Comme pour la retenir, encore. « C'est la première fois qu'j'ai envie d'allé plus loin avec une femme...vraiment. Mais j'ai envie d'prendre mon temps. Et j'veux pas l'faire dans le dos de Justine, tu comprend? Pas parce qu'on a pas le droit. On A le droit. J'veux simplement pas qu'elle tombe de haut... j'veux pas faire ça dans son dos. Du coup j'aimerai en discuter avec elle. » Il baisse alors les yeux, désolé. « Jane. J'tiens à elle autant que j'tiens à toi... mais de manière différente. Et t'est loin d'être égoïste. T'a beaucoup a offrir... j'me demande même si j'le mérite. »

Alors, doucement, ses mains libèrent la sienne. Comme s'il relâchait un oiseau en pleine nature, libre de s'envoler, loin de lui. Son regard se relève vers son visage.

« Pleure pas, ok? J'supporte pas ça... Allez, viens. » Ajoute t-il avant d'ouvrir les bras, désirant la prendre tout contre lui, désirant la réconforter et se réconforter par la même occasion.